Carte postale - été 2021.
La saison estivale a commencé.
Certes détrempée, humide parfois même inondée mais les chassés croisés sont là pour prouver l’arrivée des "beaux jours".
Et pour celles et ceux chanceux de prendre le large, l’angoisse de boucler une valise finit d’achever une année bousculée.
Le Studio Abi vous propose de jouer pour prendre la vie du bon côté (on y croit).
Exit l’obsession du Summer body.
Au revoir la fatalité d’oublier l’essentiel. On le sait toutes et tous à présent, l’essentiel est ailleurs, là où on ne l’attendait plus.
Bonjour frugalité décomplexée, tentatives olé-olé de s’habiller comme on aime avec des motifs imprimés et des couleurs franches, loin des longueurs réglementaires contestables (je parle ici du pantacourt, rien d’autre.). Libérons nos orteils tant que la pedicure est soignée, partageons nos vestiaires sans question d’âge ni de genre. Acceptons l’aventure nue d’affaires de rechange.
L’épreuve de la valise, passage autant redouté qu’attendu, devient une promesse autant qu’un bilan. Une dimension où le passé, présent, futur se mélangent.
Une porte vers l’expérience du nomadisme.
Faire une valise pour les vacances, c’est autant de plans sur la comète, de mix & match, de besoins et d’envies réunis, de propositions de praticité, d’hypothèses de détournements, d’usages premiers et superficiels mélangés, relativisés.
On s’est tous et toutes entendus dire pour se rassurer « on ne part pas au milieu de nulle part », « on se débrouillera » en même temps qu’on ajoutait 3 tee-shirts et 2 culottes dans la dite valise déjà bourrée des enfants.
Et si cette année, on jouait à Robinson Crusoé ? Et si on s’allégeait et comme le Pass unique pour visiter les châteaux de la Loire, on préparait une seule valise pour toute la famille, la plus légère, la plus petite possible.
On transformerait sur place, au gré des occasions, des chemises en tuniques, des paréos en jupes, les uns piocheraient dans les valises des copains retrouvés. Les autres s’amuseraient avec les vêtements des grands-parents.
Ne serait-ce pas un moment idéal pour oser renverser les codes et inventer d’autres dégaines, aidé par la chaleur, par une certaine lenteur, par la douceur des beaux jours retrouvés.
Penser aux habits oubliés l’an passé dans les placards des maisons de famille, et la joie de les retrouver, ceux offerts par les ami·es ne réussissant pas à boucler leurs propres baluchons, et ceux encore abandonnés dans les gites de location, etc. S’amuser des valises égarées à l’arrivée, choisir des vêtements à laver à la main qui sèchent au soleil, et même Ô parjure les porter plus ou moins immaculés, plusieurs jours à la suite et retrouver ensuite le bonheur du linge propre et frais.
Souvenez-vous le plaisir des soirs de « Boum » en colo, quand vous passiez des heures à choisir les vêtements à échanger pour l’événement et les négociations qui s’en suivaient avec la chambrée. Être dans les fringues d'un·e autre, et voir les autres porter les nôtres différemment, quelle expérience !
Quid aussi de choisir cette parenthèse pour oser transformer les habits en désamour, et ressusciter par exemple un pantalon en en faisant un short, sans ressembler à Hulk, c’est entendu.
Enfin, si vous n’arrivez pas à vous décider entre telle ou telle parure, savourez le plaisir anticipé de retrouver votre dressing à la fin de l’été, prêt·e pour attaquer la rentrée.
Bref, autant de suggestions pour vous éviter une charge mentale supplémentaire dans les préparatifs, avoir de la place pour les nourritures littéraires et rappeler surtout combien s’habiller c’est aussi une façon possible de s’amuser, de partager une envie d’être au monde et pourquoi pas de changer de peau aussi. Idéal en cette saison, non ?
Évidemment, pour celles et ceux dont la destination est le Cap d’Agde, ces considérations ne les concernent pas. Ne seraient-ils pas les vrais avant-gardistes dans cette histoire ? On vous laisse y réfléchir et on vous donne rendez-vous en septembre prochain, (tout nu·es et) tout bronzé·es.
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